CLIMAT
2018
Une année hitchkockienne. Après les vendanges, un automne sec s’installe durablement. Puis, à partir de janvier, il tombe en trois mois autant de pluie qu’en un an. Les travaux mécaniques sont compliqués, la taille aussi bien sûr. La vigne freine. Avec une fin d’avril très chaude, elle explose mais les sols restent très humectés. Nous notons des attaques légères de mildiou sur feuille mais rien d’anormal ou de très préoccupant. Début juillet cependant, un traitement semble ne pas répondre aux exigences de ce climat tendu. En effet, le mildiou
prolifère rapidement sur la grappe et occasionne un véritable ravage. Il est trop tard. L’été très sec stoppe la catastrophe. Cependant, le vignoble transpire plus que la normale. Le volume se réduit encore. Heureusement, la vendange triée a la main puis optiquement amène une vendange mûre et saine jusque dans les cuves. Le résultat est éblouissant mais il ne nous reste que 30% d’une année moyenne et un assemblage bousculé au regard d’une année classique. Même si le Cabernet Sauvignon reste majeur, il laisse un peu plus de place au Petit
Verdot et aux Cabernet Franc. Ce qui nous ravit.
2019
L’hiver 2018 est classique donc parfait, assez froid et pas trop humide. Février et mars sont très secs auxquels succèdent des pluies d’avril très denses. Quelques nuits de gel en mai mettent à mal quelques bourgeons. Une pluie très régulière inonde juin et la fleur y échappe, presque. Juillet enchaîne des records de chaleur. Août et début septembre sont plus normés. Las, c’est sous un ciel menaçant et y cédant parfois que se
dérouleront les vendanges. Mais une fois de plus, l’expérience et le sang-froid ont accouché d’un très bon vin.
2020
La pluie commence en septembre et finit en décembre. Une grande douceur anormale débute en janvier et s’achève fin février. Le premier confinement COVID se passe sous un soleil radieux et des températures élevées. Démarre mi-avril, des pluies denses, nombreuses quicompromettent les travaux vinicoles. Juin est humide et le mildiou menace (encooore !). Un été superbe le stoppe mais devient trop chaud, fin août et début septembre. Nos sous-sols frais sauvent la mise au cabernet-sauvignon. Le ciel des vendanges est gris mais les pluies sont rares.
2021
L’automne et l’hiver suivant les vendanges sont trop pluvieux et trop doux. Mars surprend avec des températures trop chaudes. La vigne se méprend et croit déjà au retour des beaux jours. Les gels virulents d’avril la ramènent à la réalité en fauchant ses feuilles tendres à peine
écloses. Une floraison dans l’humidité ménage le cabernetsauvignon davantage que le merlot.
L’été est dans la norme. Les pluies reviennent au-dessus des vendanges. Nous tenons bon et tirons les cépages jusqu’à maturité.
2022
Un hiver peu humide avec quelques sessions très froides. La pluie arrive enfin en janvier et février. Inquiétude face au gel de fin mars et début avril. Belle sortie de fleur. Quatre périodes caniculaires frappent dès juin. Soucieux, nous constatons cependant une certaine stoïcité du vignoble qui semble moins souffrir que nous. Les vendanges dans de bonnes conditions sont précoces, les pluies légères y ont été bien
venues. Dans le chai, aucun arôme de sur-maturité, du fruit déjà.
2023
Normalement l’automne et l’hiver nous servent pour re-étoffer les nappes. Or l’hiver est peu humide et très doux, trop doux. Nous craignons même une sortie des bourgeons qui, venus trop tôt, se feraient faucher par les premiers gels. Une pluie nourrie arrive enfin, mais un peu trop tard. En effet, la végétation ayant apparu, elle détourne les précipitations de ces nappes phréatiques. Les gelées de printemps de début
avril à mi-mai nous font craindre le pire et nous l’avions réduit en partie en taillant très tard. De mai à juin, la pluie et la chaleur
sont de concert : ambiance tropicale. Hélas, celui qui mène la dance, c’est alors le mildiou. La fermeture de la grappe le stoppe. Les températures sont plutôt clémentes en juillet-août. Juste avant les vendanges, le cabernet-sauvignon transpire et ses baies réduisent à vue d’œil. La vigne nous surprend une fois de plus par sa résilience et produit un Médoc tramé typique et dans le fruit.
NOTE DE DÉGUSTATION
2018
Avant agitation : Belle robe intense de grenat foncé, vin brillant et limpide. Au premier nez, fruit vibrant et notes épicées.
Après agitation : la mûre est très marquée, et gagne en relief grâce à des notes légères de curry avec à ce stade des fines touches d’élevage et de biscuit sablé.
L’attaque est fraiche et expressive, puis la structure de tannins fins voire crayeux est très tramée mais bien enveloppée par de la souplesse en milieu de bouche. La très persistante finale est faite de ce rendez-vous classique pour Chasse-Spleen : le rappel de cacao. L’ensemble présente une belle longueur pour une belle capacité de garde. Attendre 2025 pour déguster avec un potentiel de garde jusqu’en 2045.
2019
Nez légèrement vanillé avec des arômes profonds de cerise, mûre, cassis et de rose ancienne.
Attaque franche et ample.
Bouche volumineuse et souple avec des tannins veloutés, marquée par le bois neuf à ce stade.
Longueur persistante et fruitée. Attendre 2025 pour déguster avec un potentiel de garde jusqu’en 2045.
2020
Couleur Bordeaux foncé. Brillant et Limpide. Au nez arômes de poivre noir, écorce mandarine confite, mûre.
En bouche un volume gras enveloppant, des tanins très fins. Bon équilibre. Vin souple, onctueux, notes torréfiées avec un vanillé léger. Finale de gelée mûre.
2021
Grenat profond. Premier nez : un bouquet de fruits rouges mêlé de fraicheur mentholée, épice du curry et tilleul en fleur.
Après agitation : Arôme de cassis, et de griotte surnageant un fond minéral.
Attaque franche. De la souplesse en bouche, de la puissance, sans opulence excessive.
Les tanins sont fins, finement tramés, presque crayeux. Finale longue avec beaucoup de chic.
2022
Bordeaux très profond. Limpide et brillant.
Premier nez : cerise et chocolat, rose rouge. Après agitation : arômes confirmés, touche de fraîcheur verveinée.
Attaque franche. Bouche ample souple étayée par un tannin dense et fin, crayeux.
Finale très persistante autour du fruit rouge.
2023
Grenat foncé avec des reflets violines. Premier nez cerise noire.
Après agitation : note légère d’estragon, d’umami, ensemble minéral, d’âtre et de crayon.
En bouche : tanins souples, structurés par un grain fin, enveloppant.
Finale persistante, parfumée et iodée.





















